Long live Pakistan !

En relisant le texte précédent, le Tibet nous parait bien loin ...

Heureux de notre choix, nous gouttons tous les jours la joie d'être au Pakistan qui pour beaucoup de voyageurs se révèle être une de leur destination favorite. Vite consolés, nous pensons déjà prolonger notre visa d'un mois pour aller assister au Shandur Festival consacrant le Horse polo qui a lieu chaque année début juillet. Olivier a retrouvé à Aliabad, Karim & Jacqueline rencontrés l'an passé ainsi que Marco avec qui nous passons quelques jours à Gilgit.

La région de Hunza très affaiblie depuis janvier par un glissement de terrain qui a provoqué la formation d'un lac de plus de 25km connait une situation tragique. La KKH coupée, le trafic quasi inexistant se fait uniquement par hélicoptère les jours de temps clair. Ce fut donc baptême pour le pino&so et un tour gratuit de 20 min. Une longue attente à Passu le premier jour pour finalement être chargés le lendemain matin à l'arrivée du premier hélico de la journée.
Après l'atterrissage à Aliabad, nous pousserons jusqu'à Karimabad, pour nous poser 2 nuits dans un hôtel face au montagne le cul dans des hamacs. La gentillesse de ses habitants, la sérénité des lieux et la cuisine savoureuse nous comblent. Et une première visite touristique, le Baltit Fort, résidence des rois datant du 16ème siècle et dominant la vallée.

Dans ce cadre paradisiaque, Karim & Jacqueline nous proposent de partir marcher 3 jours dans la vallée de Minapin et rejoindre la camp de base du Rakaposhi culminant à 7790. Seulement 2 à 3h de marche par jour avec la nette impression que plus nous montions plus la nature nous enveloppait. Pour finalement atteindre une première crête et découvrir le glacier de l'autre côté. Enfin du vert ! Après la zone désertique du Taklamakan et nos débuts sur la KKH... Une rando tranquille, accompagnée d'une mule en guise de porteur, qui nous délie les jambes et aère la tête.

De retour sur le vélo, nous prendrons 2 jours pour rejoindre Gilgit, hébergés sur la route à mi chemin à Nomal. En buvant le thé, l'instituteur du village nous proposera de camper dans son jardin pour finalement nous conduire chez des amis où nous poserons la tente à l'abri des regards mais cernés par les rosiers. Nous traversons un camp de fortune d'une cinquantaine de tentes, destinées à accueillir les familles évacuées des villages sous la menace de la montée des eaux du lac ou pire la rupture du barrage. La précarité est de mise, le danger est réel mais comme bien souvent les larges sourires des pakistanais planent sur cette étrange ambiance.

Back in Kashgar


De retour bredouille. ça l'a pas fait. On s'est fait refoulé comme des mal propre au premier contrôle et on s'est fait prié de dégager vite fait. Forcément Olivier avait fini par les menacer de traverser la rivière (qui borde le poste frontière) cette nuit. Il a sorti l'appareil photo, histoire d'immortaliser la scène. Ils ont pas trop aimé. Ils sont même allés jusqu'à nous chercher dans le village alors que nous récupérions de notre déception devant un thé. Dégainant une webcam, ils ont enregistré toute la scène où nous nous engageons à quitter cette zone interdite aux étrangers sans autorisation, tout cela enrobée d'une bonne dose d'hypocrisie chinoise. On aurait dû leur lâcher notre mail pour recevoir une copie !

Pourtant tout avait bien commencé, nous pédalions sous de bons augures. Deux heures après notre départ de Kashgar, nous rencontrons 4 cyclistes chinois en route pour la même direction : Lhassa. Il fait beau, nous avançons à grands pas, c'est plat, c'est la fête. Le passage du Kudi La (3200m) se fait en poussant un peu le vélo et à l'aide de deux camions auxquels nous nous accrochons tant bien que mal. Un bon bain de poussière. Enfin la descente puis l'hébergement providentiel moyennant finance chez Ahmet et sa famille au km 126. Le premier poste n'était plus qu'à quelques dizaines de kilomètres et nous étions en pleine confiance....

Dommage ! Pour les chinois ça passe, mais pas pour nous. Il nous manque un permis qui n'est délivré qu'avec son package (JEEP + GUIDE) = 2000€. Nous ne voulons cautionner ce système pour entrer au Tibet. Lorsque celui-ci sera libre d'accès et l'ambiance plus décontractée du gland, alors nous irons y vagabonder en toute sérénité !

De retour à Kashgar nous sommes dans le doute, la réflexion, quant à la suite de l'itinéraire. Olivier est triste, déçu. Ce n'est pas encore pour cette fois.

Après deux nuits passées ici à se reposer, le moral est revenu et l'envie de pédaler avec. Direction le Pakistan via la Karakorum highway (KKH) avec quelques variantes possibles : la vallée de Shimshal puis Skardu et plus à l'est, le 1er temple bouddhiste, juste au sud des sommets mythiques du K2; Broad peak; Gasherbrum I et II !!
Nous pensons aller jusqu'à Islamabad, y prendre le visa indien pour passer la frontière après Lahore et prendre la route du Ladakh, le petit Tibet. ça va grimper sévère mais c'est un peu la seule façon de fuir la chaleur qui arrive et surtout la mousson. Nous espérons toujours atteindre Katmandou mais cette fois en passant par le sud de l'Himalaya, route initialement prévue pour le retour. Nous devrions pouvoir nous reconnecter à Karimabad pour mettre en ligne les photos, car ici notre blog est censuré !