Solu khumbu - Acte 4 - Cho la (5360m) - Renjo la (5360)

Au retour du sommet de kala patthar, je rejoins le Lodge à gorak shep où j'avais
laissé mon sac à dos et je prendrai un bon ptit dej avant de redescendre la vallée
pendant 1h30.
Je marche pour la 1ere fois depuis très longtemps avec le soleil de face qui me
brule le visage (merci la casquette LSN) pour passer dans la vallée similaire à
l'Ouest. J'emprunterai un sentier qui va me mener à Gokio via le Cho la mais je
ferai halte à l'unique lodge ouvert et bien pourri à Dzongla (4830m).
Je dois m'aguerrir un peu plus chaque jours au froid car cette nuit je me suis
surpris à ouvrir le duvet. Mais malgré le soleil qui à peine pointe son nez
lorsque je mets le pied dehors, c'est le 1er matin ou j'enfilerai toutes les
fringues que j'ai avec moi mais très vite je me retrouverai avec juste mon pull
merinos et ma fine polaire.
Je marche d'un bon rythme et j'ai rarement froid. Lorsque la pente s'accentue,
dans les gros blocs juste en dessous du col, je quitterai même la polaire fine et
je fixerai les bâtons de marche sur le sac pour m'amuser à poser les mains et la
gomme de mes La sportiva sur des grandes dalles de granit. Au col, je me retourne et j'aperçois deux marcheurs bien en dessous qui ont observé ma progression.
S'ils pensent que là où je suis, c'est le passage, ils doivent certainement se
dire : c'est ça le passage ?"
Après le col, un petit plateau recouvert de glace m'oblige à taper fort des pieds
pour adhérer.
Dans la descente, de nouveau des gros blocs et je saute de l'un à l'autre comme
un mioche ! Pour l'anecdote, j'y perdrais mon unique petite serviette de toilette
en synthétique que j'avais acheté en 2008 à Astrakan en Russie.
Celle-ci, accrochée à l'une des bretelles de mon sac a dos, n'a pas supportée les
secousses. Je suis encore plus léger...
Et puis c'est pas pour ce que je m'en sers...je ne vous décrirais pas mon état
mais depuis maintenant 13 jours, certes je n'ai pas pris de douche mais ça c'est
pas grave, j'ai du me laver les mains seulement 4 ou 5 fois. Alors
lorsque je rejoins le hameau de Dragnag (4700m) et en attendant que le Dal Bhat
soit prêt, j'irai casser la glace qui recouvre le petit ruisseau juste à côté et
je me ferai une petite toilette. (Les mains et juste le bout du nez suffiront)
Assez bizarrement, je ne me sens pas sale (hormis le dessous des ongles) et pour
cause, la nature ici n'est pas sale, pas de pollution si ce n'est les bouts de
papiers plastiques sur les sentiers...
Par contre moi qui de nature, ai un odorat très sous développé, lorsque je mets
mes chaussettes sous mon nez, je comprends alors aujourd'hui seulement les
remarques que tout le monde a pu me faire pendant toutes ces années.
Je traverse l'énorme langue glacière du NGOZUMBA GLACIER pour arriver à Gokyo. Je
négocie le prix du Dal Bhat et d'une chambre dans un lodge et je laisserai mon
sac pour grimper light au sommet du gokyo peak à 5360m.
Wouahou, que c'est beau. C’est à mes yeux, le plus beau des panoramas qui est
donné de voir sur le massif de l'Everest pour un petit trekkeur comme moi. Cho Yu
(8201m) au nord, Everest, Nuptse, lhotse et loin à l'Est, le Makalu !
Au sommet je fais la rencontre de Richard, un américain de 56 ans, qui prend
plein de photos panoramique et qui à ma demande, me « chouttera » aussi !
Je reste longtemps sur le sommet et je profiterai même pour continuer vers le
nord sur l'arête rocheuse dont j'adore sillonner comme vous le savez maintenant.
Apres mettre bien amusé seul sur l'arête, je reviens au sommet de gokyo peak.
Richard est toujours la, ainsi que 3 coréens avec leur guide et un Indien de
Bombay. Ensemble nous contemplerons, rigolerons, prendrons des tofs et resterons

là jusqu'a voir le soleil se coucher à l'Ouest, nous offrant des couleurs et des
instants magiques !
La descente sera rapide et même si je suis seul dans le Lodge, Richard et les
coréens, m'inviteront dans leur Lodge pour trinquer ensemble.
Les coréens sont des bons vivants : 55 ans passés pour ces trois là et c'est à
coup de mélange bière-whisky que nous lèverons nos verres à la santé du jeune
indien pour son anniversaire.
À 4700m, un seul petit verre me suffira pour être pompette. Je m'endormirai comme
tous les soirs, comme un bébé et c'est seulement a 8h30 le lendemain que
j'ouvrirai les yeux.
J'hésite à rester une journée ici pour faire une marche aller-retour le long du
glacier mais à 10h30, je choisis finalement le sentier qui me conduit au Renjo La
(5360m) afin de rejoindre la vallée de la Bhote koshi river. De celle-ci je
rejoindrai très vite Namche.

Solu Khumbu - acte 3 - Everest Base Camp - Kala Patthar 5550m

Après 4 jours passés à Chhukhung avec Dawa et sa famille, je suis un tout petit peu nostalgique de les quitter mais leur promets de revenir ! La journée qui s’annonce va être belle mais ventée. Je rejoins Lobuche (4910m) en passant par le Kongma La (5535m) entouré par de magnifiques décors minéraux et glaciers. L’Ama Dablam (5856m) au sud, le Nuptse (7861m) et le Mehra Peak (5820m) au nord…

Ce fut une superbe journée, seul, à progresser dans ces décors. Au Kongma La, qui est formé par une arête de gros blocs de granit, je m’installerai côté sud, à l’abri du vent qui fait claquer les drapeaux à prières avec force. Un tchai, du muesli, tout en contemplant une dernière fois cette belle vallée et ce petit mamelon au milieu qu’est l’Island Peak en lui parlant à voix basse. La descente pour rejoindre Lobuche est raide de ce côté et évolue dans de gros blocs pour mon plus grand plaisir. Juste avant d’arriver au hameau, il y a le glacier de Khumbu à franchir qui fut une simple formalité. Lobuche est situé dans la célèbre vallée de l’Everest avec son lot de marcheurs de tous horizons. Mais à cette saison, pas grand monde. Dans le lodge où je suis, un groupe de 6 ou 7 anglais, accompagnés d’autant de népalais comme porteurs ou guides entourent le poêle central en braillant. Je reste seul dans mon coin et n’ai envie de parler à personne. Je suis bien dans mon monde. C’est le réveillon de Noël et à 20h je serai au lit.

Au réveil, je m’assois dans le lit, enfile ma veste doudoune et mes petits gants. Je me serre un petit café avec l’eau tiède qui me reste dans mon thermos qui dort chaque nuit avec moi dans mon duvet. Je descends dans la pièce principale où je découvre pour la première fois le poêle allumé au matin avec une petite place pour moi. Le groupe d’anglais, arbore des bonnets de papa noël et me souhaite « Merry Christmas ». L’un deux me propose un café avec sa Bialetti, ce que j’accepte volontiers. Je remonterai la vallée tranquillement jusqu’au dernier hameau de Gorak Shep (5130m) sous un magnifique soleil mais je ne m’arrêterai pas. Gorak Shep est le plus haut hameau de lodge du massif de l’Everest.

Je continue de remonter gentiment la moraine du glacier de Khumbu pour arriver sur celui-ci où se situe le camp de base des alpinistes vide en cette saison. Je continuerai de remonter ce glacier jusqu’au pied de la paroi à 5300m. Je boirai une soupe chaude et comme le téléphone passe grâce aux équipements installés à Gorak Shep je réussis à avoir mes parents pour leur souhaiter à tous un joyeux Noël et les rassurer !
Il fait grand beau et pas trop froid. Je vagabonde sur ce glacier et me régale d’entendre son craquement, pour rejoindre le camp de base du Pumo Ri (7165m) et hors sentier je m’amuserai à gravir un petit mamelon sans nom à 5500m. Je suivrai la crête de celui-ci pour redescendre en progressant joyeusement sur d’énormes blocs de granit noir. Quel plaisir…

En arrivant à Gorak Shep, je pensais faire l’aller retour jusqu’au sommet de Kala Patthar mais j’ai déjà réalisé une belle journée pour ce 25 décembre.

Après un bon dal bhat comme repas du soir à 18h, je me ferai exploser la panse avec une mousse au chocolat lyophilisée que je porte avec moi depuis la France. Ce sera ma nuit la plus haute (pour le moment) en altitude et je me sens bien. Bien sûr il fait froid, mais il est sec. La température descend jusqu’à –10° dans la chambre et je ne regrette pas mon super duvet « Valandré ». Dans ces conditions, il est difficile de lire et pourtant je me régale avec « les cerfs-volants de Kaboul » que m’ont prêtés Eve et Pete, ce joli couple de Grenoble avec qui j’ai partagé de très beaux moments autour des Annapurnas (Eve et Pete tout comme Claire et Pilou resteront pour moi de belles rencontres).

Au réveil, je monterai au sommet de Kala Patthar avec juste mon thermos. Le sentier grimpe gentiment, mais je préfèrerai emprunter la crête sur laquelle je progresse avec les mains et prend un plaisir enfantin à passer de blocs en blocs, en sautant, escaladant jusqu’au sommet. De celui-ci la vue sur l’Everest est l’une des plus belles du Népal et elle est incroyable. Je resterai plus d’une heure à l’abri du vent entre des blocs pour savourer ce décor extraordinaire. Toutes les photos que j’ai pu voir sur ce massif ne m’ont jamais fait vibrer mais là…

Solu Khumbu - acte 2 - Island Peak (Imja Tse) 6189m

Le 19 décembre, lorsque j’ai écrit l’acte 1 je pensais rester toute la journée à Namche Bazaar (3445m) pour me reposer. Mais à 14h j’ai enfilé mon sac à dos et j’ai marché quelques heures jusqu’à Tengboche (3860m), où se trouve un magnifique gompa (monastère bouddhiste) et quelques lodges dont plus de la moitié sont fermés pour la saison d’hiver.

Le 20 déc, j’ai rejoins Chhukhung (4730m) qui est le dernier petit hameau dans la vallée la plus à l’Est. J’y ai installé mon camp de base pour tenter en solo l’ascension de l’Island Peak. En cette saison, un vent soutenu souffle toute la journée ce qui rend la vie encore plus difficile. Seuls trois lodges sont ouverts. Je réside seul dans le plus petit et le plus rudimentaire « Himalayan Makalu Lodge ». Il est tenu par une famille sherpa qui élève une quarantaine de yaks.

Le 21 déc, jour de l’anniversaire de maman, je suis parti en reconnaissance de la voie qui mène au sommet. Une marche d’1h45 mène à un peu plus de 5000m à côté du lac Imja Tsho où s’installe le camp de base des alpinistes, vide en cette période.
De là, la voie s’élève brusquement jusqu’à 5600m où se trouve le High Camp. A partir de là, les choses sérieuses commencent. Ça grimpe encore plus fort dans le rocher où il faut parfois s’aider des mains. La voie semble logique et pourtant j’hésite. Je distingue des cairns un peu partout. Je grimperai jusqu’à 5750m en hésitant sur la ‘bonne voie’. Mais je me fais secouer par le vent et un début de mal au crâne se fait sentir. Je décide de rejoindre Chhukhung rapidement. Plus je descends et plus ça cogne dans ma tête. Je dois manquer d’acclimatation. Je prendrai un demi aspirine mais à 18h30 alors que tout le monde s’apprête à se coucher, j’ai toujours mal au crâne et décide de ne pas tenter l’ascension le lendemain.

Le 22, je resterai tranquille à C. avec l’idée de grimper juste à côté, le Chhukhung Ri à 5550m, mais de bonne heure, le vent fort s’installe et m’invite à rester relax « au chaud » derrière les vitres de la pièce principale dont le poêle, alimenté à la bouse de yak, n’est allumé que le soir. Je sortirai juste avec Mingma à 15h30 pour aller chercher les yaks qui pâturent une maigre herbe sèche dans ce décor de moraine glacière. Après les avoir trouvés et rassemblés, nous les avons conduits jusqu’à la maison. De retour à 17h, avec le coucher de soleil, nous sommes accueillis au chaud devant le poêle avec un bon thé chaud. Dawa (52 ans), le papa, et Passang (50 ans), la maman ont eu 7 enfants, 5 filles et 2 garçons. Seuls Mingma et Ang nima restent avec leurs parents à C. pour la saison d’hiver. Les autres sont pour 3 mois (vacances scolaires) à Kathmandu.

Après le repas, Dawa et moi préparons le matos pour l’ascension. Il me prêtera une pair de crampons et deux piolets. Ils voulaient me prêter un bout de corde, son baudrier de 20 ans d’âge au moins, quelques broches à glace et de la quincaillerie, pour la descente. Ce qui signifie que celle ci sera coton (pente à 60°) et que je devrais laisser sur place une à deux broches. Je refuserai sa proposition.

Je préparerai mon sac avec ce matos et un litre de thé chaud et 3 chapatis et essayerai de m’endormir tant bien que mal.

La 23, à 0h45 le réveil sonne et à 1h du mat’ je suis sur le départ. Deux heures pour être au camp de base et je ressens déjà le vent par moment. Pas bonne nouvelle. J’avale un chapati et une tasse de thé. Plein de questions fusent dans ma tête. Il fait froid mais je suis bien équipé. Seuls les bouts des doigts sont sensibles. La lune est superbe. Je n’allumerai jamais la frontale. Sur les versants sud, tel celui où je suis, j’entends les bruits du vent. Le même son que celui d’un de ces torrents tumultueux. Je l’entends depuis mon départ de C. J’attaque la montée dans le pierrier et le vent qui s’élève comme moi m’empêche d’être shanti shanti. Je songe déjà que ce n’est pas encore pour aujourd’hui. Pourtant je continue. Après le High Camp, le vent s’engouffre dans la petite gorge qui le surplombe. Je fais 30 à 40 pas et m’arrête pour reprendre mon souffle. J’ai froid aux doigts. Je me dis qu’il faut redescendre. A haute voix je me dis : « Allez, le vent va cesser, c’est beau les rêves ». Je continue, m’arrête : « non, je ne peux pas redescendre ». A 5850m je ferai demi tour en mettant mon orgueil dans ma poche. A 7h, de retour à C., je boirai un thé plutôt tiède et essayerai d’avaler un chapati mais celui-ci est dur comme un biscuit et froid comme un glaçon. Je me déshabillerai et enfilerai mon duvet jusqu’à une heure de l’aprem. C’est le vent violent par bourrasques qui me réveillera.

Nous resterons tout l’après midi au soleil derrière les vitres de la pièce principale, moi à lire et écrire et Dawa à réparer la connexion de son unique panneau solaire et en croisant les doigts pour que les tôles de son toit ne s’envolent pas !

Le lendemain rebelote. Réveil à 0h45 et le vent souffle déjà. Je m’assois dans le lit et me sers un tchai et me fais à l’idée que l’Island Peak sera toujours là et que je n’aurai qu’à revenir. Avis aux amateurs pour programmer le prochain voyage ensemble.

Solo khumbu – acte 1

L’acte 1 de cette partie de montagne a débuté le 14 décembre de Katmandou où j’ai pris un bus local à 5h30 du mat qui m’a conduit 150km plus à l’Est en 10h !
Prendre un bus local est une expérience à vivre. Ils sont toujours pleins à craquer avec même des énormes sacs du style “toile de jute” remplis de farine, de riz ou autre dans l’allée principale. Le plus passionnant pour moi étant de voyager sur le toit du bus ce que j’ai fait pendant 4h !
Arrivé à 16h à Jiri (2000m), fin de la route, j’ai pour une fois était patient en restant bien au chaud dans une guest house au lieu d’attaquer de suite la marche.
A 7h le 15 décembre, j'enclenche le chrono et d’entré de jeu, ça grimpe à un 1er col à 2350m.
Contrairement au tour des annapurnas qui suit quasiment tout le temps les vallées, ici on les traverse. Autant vous dire que ça monte fort et que ça descend encore plus fort sur des pistes caillouteuses qui font souffrir les genoux ! surtout mon gauche arthrosique…
Heureusement, j’ai un sac à dos léger (environ 15 kg avec l’eau) et je ne grimace presque jamais quand je double ou croise des Sherpas qui portent d'énormes charges !
Les Sherpas qui peuplent la région du Khumbu, acheminent tout à pied comme par exemple des poêles à bois en acier et même des reservoirs d’eau de 300 litres !
En discutant avec certains, ils m’annoncent qu’ils transportent pendant parfois plus d’une semaine des charges allant jusqu'à 60kg voire plus !
Ils sont munis d’un bâton de bois solide en forme de T dont ils se servent comme bâton de marche mais aussi et surtout pour reposer leur charge. Ils marchent quelques minutes (de 3 a 5 minutes) et font une pause.
Étant donné les longues heures de marche par jour que j’ai réalisé pour arriver ici à Namche bazar en 4 jours (voir détail en fin de paragraphe), j’ai marché parfois 1h de nuit et j’ai pu constater que beaucoup de Sherpas s'arrêtent en pleine nature et s’installent pour la nuit…
Impossible alors de se plaindre, petit occidental, qui chaque soir dort en guest house et mange à sa faim un succulent “Dal Bhat Tarkari”.
C’est un peuple extraordinaire qui me fascine. J’aime leur vie simple et difficile.
J’ai croisé très peu de marcheur comme moi sur cet acte 1 car d’une part c’est la saison froide mais d’autre part, à Lukla, à quelques heures au sud d’ici à pied (of course), il y a un petit aéroport qui achemine les touristes à bord de petits avions à hélices pour environ 120 dollars l’aller depuis Kathamandou.
Pour mon plus grand des plaisirs, j’ai marché seul, libre de ma propre cadence et du choix de mes pauses. J’ai réellement pris beaucoup de plaisir pendant ces 4 jours grâce à tout ce que j’ai pu voir, à l’extrême gentillesse du peuple Sherpas et leur attachement au Bouddhisme, même si parfois, en plein effort, j’ai dit à haute voix : “ils font chier ces Bouddhistes” ! Je vous laisse poster des commentaires pour deviner pourquoi je dis ça. le premier qui trouve aura un joli cadeau bouddhiste.
Pour vous expliquer où je suis (même si le plus simple étant de voir à l’aide de google maps), imaginez votre main gauche. Namche Bazar étant votre poignet, prenez votre pouce, votre index et votre majeur. Chacun de ces 3 doigts représentent une vallée dans laquelle il est possible d’aller et de passer de l’une à l’autre en passant par des cols à plus de 5300m. Mais pour revenir à Jiri, retour oblige à Namche Bazar.
Au bout de chacune de ces vallées, des murs de glace qui mènent à des sommets mythique tel le Cho yu, l’Everest, le Lotse etc…
C’est dans ces vallées et ces cols que je pars des cet après-midi (19 déc)
Dans ces mêmes vallées se cachent Anne et Pierre (voir le blog de Anne dans les liens). Ils sont là depuis plus de 2 semaines et ont du écumés tous les environs. Je pense à eux et peut être nous croiserons nous ?
Je pense aussi à Goran Krupp qui est passé par là il y a plus de 15 ans. (pour ceux que ça intéresse de savoir, je vous conterais son incroyable aventure).
Je pense aussi et surtout à tous mes proches et vous tous qui lisaient ces lignes qui devaient préparer les fêtes de fin d’année.
Je ne suis pas triste de ne pas être auprès d’eux et, en toute équanimité, je jouis du bonheur que m’offre la nature d’être ici en ce moment.
Sur les chemins de la voie, je vous dit Namaste.
A bientôt pour l’acte 2.
Oli.
PS : J'arrive a lire mes mails mais impossible de répondre ou d'écrire un nouveau !!!
Détail depuis Jiri :
Jiri to Namche Bazar : 29h de marche pour 8000m D+ et 6330m D-. Altitude Max 3445 mini 1500.

Sagarmatha

Sagarmatha, ce nom ne vous dit peut-être rien et c´est pourtant le nom de l´Everest.
Après le tour des Annapurnas, j´ai rejoins Kathamandou en quelques jours en profitant de haltes dans de très jolis villages tel celui de Bandipur et je pars demain 14 décembre en montagne pour 3 semaines afin de rejoindre le camps de base de l´Everest.
Depuis mon arrivée au Népal, je n´arrive pas à écrire ni pour vous ni pour moi. mon carnet de note personnelle est vide depuis le 24 octobre...
et pourtant j´aurais tant à vous dire...
Je vais super bien et je profite intensément de tous les instants que je vis ici au Népal.
Je poursuis mon voyage initiatique avec le plus grand des enthousiasmes, toujours en quête de développement personnel, je pratique tous les matins ma séance de méditation et je loge tant que possible dans les monastères Bouddhistes pour accroitre le coté spirituel.
Ce pays sera pour moi celui qui m´aura touché le plus, tant par sa population que par la diversité de ses paysages et ses belles montagnes.
Les noms de celle-ci résonnent dans ma tête depuis ma plus jeune enfance,
je me souviens encore de mon premier livre que j´ai acheté lorsque j´étais adolescent : "Annapurnas, 1er 8000", que j´ai eu l´immense joie de retrouver ici et de relire. Ce récit d´aventure de Maurice Herzog et toute l´équipe de grimpeurs extraordinaire tel Lionel Terray, Gaston Rebuffat etc, me laisseront un très grand souvenir.
Je vous souhaite de passer de belles fêtes de fin d´année et vous donne rendez-vous en janvier.
Namaste
Olivier

Nepal

J'ai bien réussi à passer la frontière Inde-Népal, le dernier jour de mon visa Indien, comme prévu.
Après 6 jours extraordinaires à travers la chaine du Teraï, je suis arrivé hier en fin d’après-midi sur Pokhara.
J’y ai trouvé une superbe guest-house, à l’écart de la ville, en hauteur, et j’y ai posé « subi » pour quelques temps.
Après une belle et bonne nuit de repos, je ne relâche pas encore la pression. Je file à l’instant même, sac à dos sur le dos, avec le permis en poche (cette fois-ci), au camp de base de l’Annapurna pour voir deux copains à l’arrivée de la course à pied « HIMAL RACE », qui se termine là-haut le 4 novembre. Peut être y serais-je, peux être pas. J’essaye.
Retour sur Pokhara le 7 novembre pour enfin prendre du temps de repos pendant une bonne grosse semaine. Plus de news à ce moment là.
Ciao

De plus en plus leger !


De plus en plus Léger!... dans tous les sens du terme
J’ai quitté Shimla (2200m Alt) avec une grosse pêche. Bien sur, je m’attendais à descendre,et malheureusement à perdre de la hauteur. Du coup, comme la route est enfin belle, à 13h j’ai déjà 50 kms au compteur. Mais ça ne durera pas ! Du km 60 au km 135, la belle route oscille haut et bas mais surtout elle est pourrie. La vitesse moyenne chute mais pas le physique. 1er bivouac au km 111,11 sur une belle pelouse et superbe foret de pins (il y avait longtemps) ou même s’il ne fait pas froid, j’ai fait un joli feu de camps pour sécher les fringues (et un peu aussi pour éloigner les Monkeys), feu que j’arriverai à garder jusqu’au petit matin grâce aux 5 ou 6 belles et sèches bouses de vaches qui se sont consumées.
2eme journée, j’oscille toujours entre 800 et 900m d’altitude. Avec le stock de globules rouges que j’ai emmagasiné depuis Presque deux mois, à plus de 3500 m de moyenne, j’envoie du gros.
Le vélo est léger, comme moi. Seuls mes cuissots sont lourds. Je ne stocke quasiment plus de bouffe, tellement maintenant je peux manger local partout. Seuls quelques grammes de tsampa et du bon the sont dans une de mes sacoches.
A la tombée de la nuit, km 115, j’entre dans ma 1ere grande ville Indienne. “Dehra dun” capitale du district de l’Uttaranchal. Je m’arrête faire d’une part une pause Tchai et biscuits locaux (un délice) et d’autre part pour m’équiper pour la nuit et ma sécurité. Frontale vissée sur la tête et réflecteur. Je passerai bien 20 minutes pendant cette pause à entretenir une chouette discussion avec un jeune étudiant intéressé par le voyage. Je repars léger, souriant, heureux avec du bon son à fond dans les oreilles (DJ Krush). Je roule quasiment toute la journée avec la musique. Certains doivent se dirent : “t’es ouf de rouler avec de la zik dans les oreilles, de plus en Inde, avec le trafic sur ces routes!” Justement, je suis encore plus fou vous le savez! Même dans cette ville (15km de long) j’envoie du gros, de nuit, à slalomer entre les chiottes à 2, 3 ou 4 roues. Parfois même je m’accroche aux Rickshaw. Je m’arrête cependant souvent aux carrefours pour demander la direction de Richikesh car je ne sais pas encore lire l’Indi… Je suis bien souvent au milieu des 2 roues et un autre jeune à moto, sympa, m’aide à le suivre et me pose des questions tout en roulant. Mais je lui réponds toujours oui vu que je ne pense qu’à rouler Zik a fond. Bon finalement je m’arrête pour discuter. Je lui propose alors de boire un tchai et comme devant nous il y a un resto avec la pub pour des vegs momos, Chowmein (plats Tibetains) je prends ça pour un signe. Je n’en ai pas vu depuis la Spiti vallée alors c’est l’occasion. Il accepte mais ne boira qu’un Tchai. Après avoir échangé nos vies, il me propose au lieu de poser un bivouac après la ville de trouver pour moi une guest house (GH) pas chère. J’accepte et je le suis. 3 km après, nous sommes devant la G H à 500 roupies la nuit ! What’s ??? Presque 9 euros la chambre. Je n’ai jamais payé aussi cher. Je refuse mais il négocie pour moi et me dit pour 200 roupies. Okenculé profitera pour me voler mon MP3, mon téléphone et mon appareil photo. Pendant que je rentre le vélo à l’intérieur il sort de la chambre en me disant aller chercher à boire et une savonnette au shop d’à cote. Je commence à ouvrir mes sacoches et à sortir mes affaires. Ne le voyant pas revenir, je sors de la GH et je ne vois plus sa moto. Oups, je rentre dans la chambre, ouvre vite ma sacoche de guidon posée sur le rebord de la fenêtre et je m’aperçois que je me suis bien fait avoir par un professionnel.
Conclusion, même si j’ai les 4 derniers numéros de sa plaque d’immat, même si la police a rappliqué à la guest house et a pu voir sa sale trombine d’Indien du bas, sur la vidéo de la réception, je ne reverrais jamais mes appareils. Je n’ai pas le temps matériel de chercher une aiguille dans une meule de foin dans cette grande ville. Alors, après une nuit bien agitée avec peu de sommeil, je passerai le matin au poste de police pour avoir le rapport écrit entre mes mains, avant de rejoindre Rishikesh à seulement 47kms.Même si ça me fait râler de ne plus avoir ce matériel, je relativise. Il me reste 3 mois de vagabondage et je suis plus léger de 3 matériels électriques ! Il ne me reste plus qu’à renvoyer tous les câbles qui vont avec pour être encore plus léger. Quoique que je pourrais simplement les jeter.
Tant pis pour les photos, vous n’en verrez plus et les images seront justes dans mes souvenirs. Tant pis pour le téléphone, je pourrai toujours en acheter au Népal dans quelques jours si ça me manque. Mais ça fait drôlement chier pour la musique… Je suis vraiment un passionné de musique et ça, ça me manquera… Mais c’est comme tout, on doit arriver à se dégager des habitudes.
Hier soir et aujourd’hui, j’ai visité Rishikesh et je me suis bien régalé même si je m’attendais à mieux, plus joli, plus propre. Mais j’ai vu des trucs intéressant.
Dès demain je reprends la route.
Si je passe par la plaine et sa chaleur, j’ai à peine plus de 300kilo pour rejoindre la frontière et donc en trois jours c’est faisable.
Du coup, j’ai pris la décision de remonter en montagne par une route certes bien plus longue et bien plus dure mais je vais ainsi pouvoir voir de plus belles choses et des gens plus “honnêtes” mais aussi et surtout je vais jouer avec le temps.
A plus.
"Pour tous mes amis (ies) mes deux numéros de téléphone : 
06 81 05 07 45 et  06 85 73 65 36 sont morts et enterrés...
Ca me ferait plaisir de recevoir un mail de chacun (une) d'entre vous pour d'une part me donner des nouvelles (je vous en donne bien moi via ce blog) et d'autre part, pour avoir votre numero de portable. 
Et pour ceux qui veulent recevoir une carte postale, mettez moi aussi votre adresse. je vous enverrai ca avec plaisir."

Lahoul, Spiti, Kinnaur !

Il m’aura fallu 9 jours pour passer du district du Lahoul à la Spiti vallee puis à la Sutlej Vallee et finir dans le Kinnaur et enfin Shimla, capitale de la région de l’Himachal Pradesh.
En 9 jours, c’est incroyable la diversité de paysages, de végétations, de cultures et de croyance des homes que j’ai eu l’immense Bonheur de découvrir.
Village dans la spiti
Parfois je me dis que tout le monde devrait quitter son environnement et vagabonder au travers de dame nature comme je le fais. C’est véritablement la meilleure école de la vie ! Quelle riche expérience. Dans ce monde, je dois être un privilégié, alors le peu de temps que cela dure, je profite croyez moi !
J’ai flirté une grosse journée avec la frontière Tibétaine, ou d’ailleurs, pour cette zone il m’a fallu obtenir “the inner line permis” que j’ai eu en 30 minutes à Kaza “capitale” du Spiti pour zéro roupie!
J’ai pu observer dans cette zone, une route et plusieurs pistes qui grimpent en lacet vers les crêtes des montagnes frontières. J’espère que ces enfoirés de militaires chinois postés sur ces crêtes, m’ont bien chouffès aux jumelles et qu’ils ont bien vu la cible sur mon sac a dos, Tibetan flag…  Ça devait les démanger d’apuuyer sur la gâchette de leur joujou…
Bivouac en bord de falaise, 3km avant Nako
Dans le Lahoul, la Spiti, j’étais encore haut en Altitude, dans un environnement bouddhiste et j’y ai encore fait des bivouacs extra-ordinaire. Moi qui en France, ne dors que 7h max par nuit, ici, la nuit arrive a 18h15 et de 20h a 6h30, je dors comme un bébé. Trop bon…
Seuls les éboulements, que j’entends parfois, me réveillent et je me dis que bien enveloppé comme je suis dans mon duvet (parfois sans tente, à la belle), si ça me tombe sur le coin de la gueule, mon cercueil est déjà prêt !
C’est quand même avec regret que je suis descendu d’altitude progressivement et que j’ai quitté le peuple bouddhiste. Le kinnaur est déjà a 65% hindouiste avec certes ses jolis temples tel celui de Saharan qui m’a semblé sortir d’un film samourai, mais avec son lot de touristes indiens du sud, habillés comme en plein hiver. C’est marrant d’ailleurs de voir leur regard se poser sur moi qui roule la journée en short et tee-shirt…
C’est aussi la saison des pommes (succulentes) et son lot aussi de camions pour les transporter, chargés à bloc, auxquels parfois je m’agrippe mais entre la poussière qu’ils soulèvent et leur gaz d’echappement noir (elle n’existe pas la norme euro 5 en Inde !) je ressemble très vite à une carpe sortie de l’eau depuis 5 minutes. Alors malgré le vent de face qui lui remonte toujours les vallées, pendant 3 jours, je préfère encore mettre un bandeau sur la figure et souffrir du vent mais dans une ambiance shanti ! enfin j’essaye…
Moi qui pensait qu’au fur et à mesure que j’approchais de “l’Inde” l’état des routes/pistes allait s'améliorer ! Que ne ni. Après être à 900m d’altitude un bref instant le long de la Sutlej, j’ai regrimpé à 2660m en fin d’après-midi. Une grosse journée pour me retrouver à Narkanda, village moucrave, exécrable, ou la chambre m’est annoncée à 600 roupies ! (10 euros)“vous m’avez pris pour un indien de Calcuta ou quoi ??” Je crois rêver. Je trouve cependant un dortoir à 50 roupies digne d’un goulag mais s’il n’avait pas fait nuit, j’aurai préféré monter ma tente plus loin. Dès le lendemain, à peine les yeux ouverts, je plie le duvet et m’arrache vite fait de cet endroit pour faire les 64 derniers kilo jusqu’à shimla. Mais quelle route/piste. Nos pistes forestières sont des autoroutes à côté…
Shimla (2200m), ancienne colonie britannique, ou fleurissent certes de jolies fleurs mais aussi sur “the mall” la rue principale, des boutiques comme on en trouve sur la place de l’oeuf à Montpellier.
Je n’en dirais pas plus sur Shimla, elle m’a permis d’avoir pu prendre une bonne vrai douche chaude, un bon lit et une couette digne de ce nom, de bon repas et d’une journée de repos avec de la bière en bonus…
Il me reste donc 9 jours maintenant pour rejoindre la frontière Nepalaise. Si j’y vais au plus “droit” ça devrait le faire. Alors suivant le résultat du trafic routier, peut être je remonterais dans les montagnes.
Rappelez vous ce que disait Seneque : “ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles le sont”
See you in Nepal !
Petite gargotte pause Tchai

Pour les passionnes de chiffre : "Spiti vallee" c'etait donc 9 jours, 624.5 km, soit 69.4km/jour
8371 D+ soit 930m D+/jour
9148 D- soit 1016m D-/jour
4551m d'Alt point le plus haut. (col de Kunzum la) qui sépare le Lahoul de la Spiti vallee.

Authentique

Je n'ai plus le temps de vous comptez le mois de septembre passé ici autour de Leh.
Je me raconterais plus tard.
En deux mots, avec Jean-Mi, nous avons fait le Trek de la Markha, l'ascension du stok Kangri à 6150m, un tour dans le Zanskar sur des "Royal enfield" et l'ascension du Kardung La à 5606m.
Je pars cette nuit du 6 octobre a 2h du mat de Leh jusqu'a Keylong d'où je monterais sur Subi mon fidèle compagnon (Merci a Jami, Nine Stephan et mes parents) jusqu'à shimla par la SPITI vallée avant de filer rapidement vers la frontière du Nepal car mon visa Indien termine le 26 oct soit dans 3 semaines ; ça va être du sport.
Vous pouvez voir et surtout lire l'Acte 3 sur le site de Nathanaël et Cécile : http://www.trikearth.net
qui raconte vraiment bien le trajet que je vais emprunter des le 7 au matin.
A plus tard.
PS : depuis que je suis au Ladakh, pas de réseau pour le tel portable. Alors à tous ceux qui m'ont envoyé des SMS, désolé, ça devrait passer dès que je serais à Keylong. quoi qu'il en soit,je réponds systématiquement à tous les SMS que je reçois.
Juley !
 

Manali to Leh


Voila presque un mois que je suis à Leh.
Je m’efforce donc de donner des news sur ce blog, pour vous. Mais comme le disait mon Ami Benj, dans un commentaire alors que j’étais en Turquie : "sûr que le type, il est plus fort avec une clé qu’avec un stylo", alors ne vous attendez pas à des trucs Chouettes. Hein !
Je suis parti de Manali le 3 septembre, à l’assaut de la 2ème route la plus haute du monde, soit disant !
Dès Manali. C’est 2000m de dénivelé positive sur 50kilo pour franchir le 1er col (rothang La) à 3975m. Sûr quand partant de Manali à midi, je ne le franchirais pas le 1er jour. 1er bivouac sur une herbe bien grasse. Ce côté sud du col est toujours sous l’influence de la mousson. Le « Rothang la » sera la plus grosse difficulté physique du trajet jusqu’à Leh. La piste, dans un état désastreux en fin de mousson m’a bien souvent fait mettre pied à boue pour avancer... Mais je me sentais bien !
Mon cerveau, mon esprit, toujours rongé par le lâche abandon subi quelques semaines auparavant, s’arrêtant parfois de ressembler à un papillon, les efforts, la souffrance physique ont été de bons remèdes.
Au sommet, quelques gargotes offrant le thé et des nouilles chinoise Maggi pour les indiens du sud qui viennent pour la plupart, toucher la neige pour la 1ere fois de leur vie, m’ont permis de déjeuner et aussi de faire la rencontre de Nadine et Gaétan, deux cyclistes Suisses avec qui j’ai eu le plaisir de rouler jusqu’au lendemain après-midi. Ils s’arrêteront à Keylong tandis que j’ai fait le choix de pousser plus loin, pour me poser en pleine nature. Vers 18h, une heure avant la nuit, juste avant le village de Jispa, j’aperçois certainement mon dernier petit oasis de verdure à 3500m d’altitude. Un petit groupe de paysans Indiens sortirent du sentier que je voulais emprunter pour poser le bivouac. L’un d’eux, le boss, m’invitera à passer la nuit avec sa famille. Des Indiens bouddhistes, Génial ! J’y passerai un agréable moment et malgré l’insistance pour que je reste un jour de plus, je reprendrai la route.
En une journée, je passe d’une zone tampon entre la vallée de la Beas (région du Lahoul) baignée par la mousson et le laddakh, extrêmement désertique. J’y verrai une végétation de buissons, de petits arbres, mais aussi des pins et des genévriers. Les principales cultures sont l’orge pour faire la Tsampa (farine d’orge grillée), le blé, le sarrasin et les pois.
Nouvelle journée, bien ensoleillée, je roule bien, et je poserai mon bivouac (le plus haut jamais posé) dans la montée du col « baralacha La 4890m) à 4380m sur un petit monticule d’herbe rase. (J’adore être en hauteur). Ça y est, tout est minéral !
Le lendemain, après avoir passé le col, je roule tout sourire et je m’enverrai 82km en 6h30 de pédalage. Je n’en reviens pas ! Je quitte l’Himachal Pradesh, me voici dans la région du Jammu and Kashmir. Après une seconde d’hésitation, J’attaquerai en fin d’après-midi, l’ascension du Nakee La (4900m), sans eau, pour ne pas avoir de sur poids (j’en ai assez avec le tandem) par le lieu dit « Gata Loops » où il y a 21 virages en épingle à cheveux (style l’Alpes d’huez). Entre 2 épingles, je croise Cécile et Nathanaël Cecile sur un trike et Nathanael, sur un Handi-trike. Nathanaël avance avec la force des bras, ici, sur ces pistes et de plus il est chargé et trimballe derrière lui son petit fauteuil roulant ! Leçon de relativité !
On échange quelques minutes mais chacun d’entre nous est à la recherche d’un spot pour le bivouac. Ce sera, le plus beau des bivouacs de tous mes voyages. Perche a 4700m d’altitude, sur un éperon rocheux, en bord de falaise, avec un mince filet d’eau quelques mètres plus loin pour mon plus grand des plaisirs.
Puis vient mon 1er 5000 à vélo, le Lachalung La (5100m). Je prends mon temps, le paysage lunaire est scotchant pour les yeux. Je me sens si bien. Je m’amuserai même pour la 1ere fois en solo, à me faire tracter par la voile de traction. Le vent, pas assez régulier et soutenu, m’a souvent fait mettre pied à terre pour refaire décoller la voile. Et pourtant, au col, j’y parviens avec la voile gonflée à bloc. J’arriverai à stopper le vélo, le mettre sur béquille et à m’amuser encore un peu avec le vent.
Je me l’étais promis (jeu à la con je vous l’accorde) de me faire péter l’estomac et les papilles avec le pot de brandade de morue « coudène »que je charrie depuis chez nous, à mon 1er 5000 ! Chose promise, chose faite, avec en plus, de succulents Chapattis (petites galettes de blé) préparer dans la tente le matin. Des plaisirs simples mais c’est si bon !
La suite de la piste, c’est bien sur grosse descente dans de magnifiques gorges super encaissées, mais l’état de la piste m’empêche de me lâcher !
A 16h, j’arriverai à Pang, un hameau de tente parachute où je boirai un Tchai. Le ciel est menaçant mais je fais le choix de poursuivre et de remonter 300m de dénivelé pour voir un contraste étonnant. Une pénéplaine de more (More plain) à une altitude de 4700m.
Des dizaines et dizaines de kilomètres à plat, mais avec un léger vent de face. Je n’ai pas d’eau et je doute d’en trouver ici. Alors je pousse (monsieur plus) jusqu’a la nuit en espérant trouver de l’eau. En vain. Heureusement ou signe comme vous voudrez, le matin je me réveille avec la tente recouverte de neige, qui m’apportera l’eau nécessaire pour mon thé et ma tsampa.
Nous sommes le 9 septembre, et je pense à Jean-Michel, mon pot de Villefort qui a dû arriver à Leh le 8 au matin. Je ne voudrais pas le faire trop attendre, alors je roule. Au niveau du Tso Kar Lake, la route directe qui mène à Leh par le « Tanglang La » à 5360m est coupée suite aux graves inondations qu’a subies la région début août. Une déviation sur plus de 130km par l’Est est obligatoire. (mais vous êtes sur que ça ne passe pas à velo ??? chu sur que ça passe moi)...
Je prendrai donc cet itinéraire jusqu’en fin d’après-midi, après avoir passé le « Polo Kong la » à 4970m, je descendrai tout doux jusqu’au hameau de Puga avec à ses cotés, un paradis d’herbe pour les Dzos (hybride du yak et de la Vache). Je ferais quelques photos en même temps qu’un 4x4 avec 2 touristes australiens qui s’arrêteront à côté de moi. Signe ? Je leur demande si je peux partager leur 4x4 jusqu’à Leh et me voila chargé à l’arrière, tandem sur le toit. Nous rejoindrons Leh à 21h. Je vous passe le chapitre « malade » sur ces pistes et routes aussi tortueuses que nos routes cévenoles...
Extenué, j’arriverai à 22h dans une petite est charmante Guest House « GOMANG GESST HOUSE » à changspa à un petit plus d’un kilo au nord du centre de Leh, guidé grâce à un Ukrainien sur une Royal Enfield.
Apres une douche bien méritée au seau d’eau chaude, je m’effondrerai sur un lit bien dur.
C’est vendredi 10 septembre que j’ai l’immense plaisir de retrouver Jean-Mi (Jami comme prononcent les Ladakhis) pour tout le mois de Septembre au Little Tibet.

Il était temps,

Photo prise sur la route entre MacLeodganj et Manal 


Comme le départ des copains pour la 3ème édition du Raid In France, j’ai pris le départ pour le Ladakh, the little Tibet.

Après 3 jours ½ de vélo, je suis arrivé à Manali. Plus précisément à Vashist, petit village perché à 2100m d’altitude au dessus de Manali.

Je n’avais plus pédaler depuis fin juin ! Plus de muscles, pas d’NRJ. J’ai analysé chaque signe qui s’est offert à mes yeux pendant ces quelques jours.

Pas facile d’avancer en moyenne montagne avec ce con de tandem à la con.

maison tradi de Vashist
La bonne nouvelle est arrivée officiellement il y a deux jours de la part de Jean-Michel, un copain de Villefort qui me retrouve à Leh, Capitale du ladakh , du 8 septembre jusqu’au 4 octobre. Autant dire qu’en partant demain matin de Manali, il sera là-bas avant moi.

475 kilomètres me séparent de Leh. Sauf qu’avec les inondations et pluies inhabituelles cette saison, la route est défoncée. Sur 12 kilomètre, elle est même coupée et un détour de plus de 100 kilomètres s’impose.Donc j’estime à minimum 12 jours pour rejoindre Leh. Soit vers le 14 septembre. Mais peut être moins ??? Ou peut être plus !!!

Cela laissera 5 jours à Jean-Mich pour s’acclimater tranquillement, de chercher la compagnie de trek Aventure-la, francophone (http://www.aventure-la.webou.net/) ; et lors de mon arrivée de partir treker dans ce little Tibet.

Un joli programme.

En attendant donc, il va me falloir beaucoup d’NRJ pour suivre cette route qui dans les conditions dans lesquelles je suis, sera certainement la plus dure de tout les voyages que j’ai pu faire.

Ici, à Vashist, je poserais bien mon cul pour quelques temps à buller. Bonne altitude, bon climat, des vergers de pommes Bio délicieuses à l’infini, du vieux fromage de Yak du Nepal, des superbes cascades, une source d’eau chaude, une guest house formidable, des gens fabuleux. Je m’arrête car il y en a trop. Dur dur de quitter des coins comme celui-là. Manali en lui même n’a rien de bien pour ma part. Pollue, bruyant, sale…

Mais ce sont bel est bien, les peuples des montagnes qui m’attirent le plus. Leur authenticité. Puis la montagne bien sur, le ladakh, l’Himalaya, région grandiose, faite des plus hauts sommets et des vallées les plus sèches du monde. Le Ladakh, avec son altitude moyenne à 5300m et ses habitants les ladakhis, de traditions bouddhistes lamaistes, m’appellent. Je suis sûr que je vais vivre des moments magnifiques et pouvoir être heureux et Libre.

Trahison – Abandon - Méditation

Parce-que je veux être quelqu’un d’honnête avec moi-même et envers les autres,
Parce-que je ne me mens pas,
Voici une histoire vraie, une histoire d’un voyage à deux, gâchée par l’Amour !
L’histoire d’un homme dont le rêve était de partir un matin à vélo, tout simplement, pour faire le tour de l’Himalaya et revenir chez lui.
L’histoire d’un voyage initiatique !
Parti, un matin de février 2008, j’ai été obligé de rentrer 7 mois plus tard pour raison professionnelle.
Septembre 2009, un an de liberté en poche, pour reprendre le voyage là où je m'étais arrêté en Kirghizie. 2 mois seulement pour me retrouver à Islamabad au Pakistan et rentrer le 1er novembre pour retrouver Sophie, la fille qui voulait partager avec moi, la vie et l’aventure de ce beau voyage.
4 mois d’hiver pour nous préparer, mentalement, physiquement…
Mars 2010, nous partons en camion jusqu’en kirghizie, pour voyager doucement sans prendre d’avion.
Mai 2010, nous enfourchons notre tandem.
Quelques semaines seulement pour arriver au 1er check point chinois pour nous voir refuser l’entrée du Tibet !
1ere grosse déception due aux autorités chinoises que je méprise plus que tout.
Changement d’itinéraire pour fuir le Turkestan oriental, pour nous retrouver via le kunjerab pass au Pakistan.
Le Pakistan, le nord Pakistan, le Karakorum, l’Himalaya et ses 5 sommets à plus de 8000m sur les 14 dans le monde. Son peuple attachant nous fera rencontrer et sympathiser de nombreuses fois.
Nous nous y sentons bien, trop bien peut-être. Surtout Sophie qui découvre des voyageuses seules en sac à dos et qui lui donnent des envies.
Le soir du 9 juillet dernier, pendant le festival de horse polo de Shandur à 3700m d’altitude (http://www.shandur.com/), dans un cadre majestueux, Sophie me trompera avec Ali, un joueur de polo, dont elle est tombée amoureuse, pendant que bien fatigué, je dormais sous notre tente.
Mais je n’en su rien !
Les jours d’après, Sophie me dit en avoir marre du vélo. Trop chaud, trop dur… Pourtant je ne lui ai pas tiré dessus, j’ai été aux petits soins…
Envie de voyager en sac à dos…
Sophie découvre les joies de la facilité du voyage avec les bus et n’aime pas souffrir. Elle m’avait bien prévenu…
Puis un coup monté avec son amoureux, son acolyte Samy et une touriste Française pour (après le festival) venir nous rejoindre 4 jours plus tard à Gilgit, à la guest house où nous étions fin juin et où nous avions laissé quelques bagages.
Je sentais bien Sophie super distante. Envie de ne rien faire, seulement se reposer à la guest house…
Nous partirons donc tous les 5 dans le gros 4x4 d’Ali, vélo sur le toit, à Fairy Meadows, le camps de base du Nanga Parbat (8125 m). 3 jours de relax, trek dans ce petit coin de Paradis.
Puis le dernier soir, à 1h du mat, je me réveille et ne voit pas Sophie dans la tente. La lune éclaire la face nord du Nanga parbat, c’est inimaginable comme c’est beau.
Plus personne autour du feu de camps ! oups !
Je m’accroupis commençant à sentir mon Cœur taper dans ma poitrine, mon cou et mes tempes.
Sophie arrive quelques secondes plus tard, main dans la main avec Ali.
Ils se disent au revoir en s’embrassant juste 10m devant moi, sans me voir. Un baiser qui durera quelques secondes mais qui me semblera une éternité.

Je n’aurais jamais de ma vie imaginé un truc pareil…
Si seulement je n’avais rien vu, je n’aurais rien su !!!
Sophie me dira, ne m’avoir jamais aimé et que notre relation, notre aventure côte à côte s’arrête là !
2eme grosse déception ! Un choc qui en ce jour encore où vous lisez ces lignes, affecte mon esprit.
Elle continue son propre voyage, seule pour le moment, en sac a dos, sans date de retour, en étant certaine qu’elle et Ali se retrouveront…
Comme je l’avais prévu, je suis depuis le 4 août au soir, à Dharamsala.
Plus précisément à Macleodganj, la résidence de sa sainteté le Dalaï-Lama, exilé ici depuis 1959. J’y croise beaucoup de touristes, malgré les pluies quotidiennes de la mousson, dont Sophie, parfois bien accompagnée le jour, la nuit...
Quant a moi, après beaucoup de doutes, de réflexions, j’ai renvoyé la remorque et chercher un vélo digne de ce nom, en vain…
C’est donc vers le petit Tibet, au Ladakh, que je me dirige.
Malgré les fortes tensions qui règnent en ce moment au Cashmire et Srinagar sa capitale;
Malgré les gros problèmes de pistes coupées dans cette région dues aux fortes pluies inhabituelles causant des centaines de morts à Leh la capitale du Ladakh ces derniers jours et malgré la solitude qui m’attend, je suis décidé à y aller !
Dès que j’aurais retrouvé l’énergie nécessaire, je reprendrais mon voyage initiatique.
Seul, sans guide touristique, muni seulement d’une carte géographique, je me laisserais guider par les signes qui s’offriront à moi, pour poursuivre ma légende personnelle !
Olivier

J’ai écris cet article au brouillon il y a une semaine maintenant.
J’ai quand même voulu le publier.
J’ai beaucoup travaillé sur moi, pour mon développement personnel.
Des heures devant l’écran d’ordinateur à faire des recherches sur la méditation bouddhiste Tibétaine.
Je la pratique chaque matin, soit personnellement en nature, isolé, haut en montagne, soit les matins de pluie en groupe au centre Tushita à Dharamkot.
Je loge dans un petit monastère Tibétain (Zilnon Kagyeling Nyingma monastery) en nature entre Mcleodganj et Baghsu.
Je sympathise chaque jour avec les moines (14) et j’apprends beaucoup sur leur philosophie, leur vie après leur exil !
Je vais parfois avec eux dans leur petit temple pendant les prières. J’adore celle de 4h30 à 5h30 du matin.
Au monastère de Tushita, j’ai fait ma 1ère introduction au bouddhisme, lors d’une cérémonie. Les trois lamas en dessous sa sainteté sont venus faire des offrandes à la nouvelle statue de bouddha, nouvellement installée.
4h de cérémonie pour vivre et partager une très belle expérience.
Samedi dernier, une autre cérémonie par sa sainteté le Dalaï-lama en l’honneur des centaines de morts au Ladakh et au Tibet suite aux fortes pluies inhabituelles qui ont frappé ces derniers jours.
Je relativise face à tout ça.
Les rencontres, les discussions avec les Tibétains, les moines et leur philosophie bouddhiste sont une chance.
Demain sera meilleur !
Pour conclure ce long article :
Je ne veux plus souffrir.
Pour y parvenir le chemin est long, difficile.
Le désir, la colère, l’ignorance, l’orgueil et la jalousie affectent mon esprit.
De même que mon ego, ma frustration m’empêchent d’accéder au bonheur.
Je m’efforce donc à développer les qualités de l’amour, compassion, humilité, patience et sagesse.
J’ai revu et revois Sophie et je lui ai dit qu’elle n’était pas mon ennemie. Que je lui pardonnais...
Olivier

PS : Ce blog, flatte mon ego, donc il est probable qu’il tende à disparaitre car c’est Sophie qui le gère et il y a de forte chance qu’elle le supprime suite à la lecture de cet article.
Merci de ne pas laisser de commentaires.
Si jamais ce blog disparait, RDV sur : http://surlestracesdu3emepole.blogspot.com/

2000 a l'heure

On vous sait inquiet, pas de nouvelles depuis longtemps...
Depuis un mois le temps nous file entre les pedales. Beaucoup de decouvertes, de rencontres et d'emotions au nord du Pakistan. C'est en bus que l'on a finalement rejoint islamabad notamment a cause de la chaleur. La mousson a commence depuis une semaine ici, nous apprenons a jongler entre deux averses et la moindre gargotte ou l'on sert le tchai nous sert de refuge. Demain si tout va bien nous recuperons notre visa indien pour 3 mois et direction Dharamsala puis le petit Tibet, Srinagar, Leh, Manali. On prendra alors le temps de nous raconter.

Long live Pakistan !

En relisant le texte précédent, le Tibet nous parait bien loin ...

Heureux de notre choix, nous gouttons tous les jours la joie d'être au Pakistan qui pour beaucoup de voyageurs se révèle être une de leur destination favorite. Vite consolés, nous pensons déjà prolonger notre visa d'un mois pour aller assister au Shandur Festival consacrant le Horse polo qui a lieu chaque année début juillet. Olivier a retrouvé à Aliabad, Karim & Jacqueline rencontrés l'an passé ainsi que Marco avec qui nous passons quelques jours à Gilgit.

La région de Hunza très affaiblie depuis janvier par un glissement de terrain qui a provoqué la formation d'un lac de plus de 25km connait une situation tragique. La KKH coupée, le trafic quasi inexistant se fait uniquement par hélicoptère les jours de temps clair. Ce fut donc baptême pour le pino&so et un tour gratuit de 20 min. Une longue attente à Passu le premier jour pour finalement être chargés le lendemain matin à l'arrivée du premier hélico de la journée.
Après l'atterrissage à Aliabad, nous pousserons jusqu'à Karimabad, pour nous poser 2 nuits dans un hôtel face au montagne le cul dans des hamacs. La gentillesse de ses habitants, la sérénité des lieux et la cuisine savoureuse nous comblent. Et une première visite touristique, le Baltit Fort, résidence des rois datant du 16ème siècle et dominant la vallée.

Dans ce cadre paradisiaque, Karim & Jacqueline nous proposent de partir marcher 3 jours dans la vallée de Minapin et rejoindre la camp de base du Rakaposhi culminant à 7790. Seulement 2 à 3h de marche par jour avec la nette impression que plus nous montions plus la nature nous enveloppait. Pour finalement atteindre une première crête et découvrir le glacier de l'autre côté. Enfin du vert ! Après la zone désertique du Taklamakan et nos débuts sur la KKH... Une rando tranquille, accompagnée d'une mule en guise de porteur, qui nous délie les jambes et aère la tête.

De retour sur le vélo, nous prendrons 2 jours pour rejoindre Gilgit, hébergés sur la route à mi chemin à Nomal. En buvant le thé, l'instituteur du village nous proposera de camper dans son jardin pour finalement nous conduire chez des amis où nous poserons la tente à l'abri des regards mais cernés par les rosiers. Nous traversons un camp de fortune d'une cinquantaine de tentes, destinées à accueillir les familles évacuées des villages sous la menace de la montée des eaux du lac ou pire la rupture du barrage. La précarité est de mise, le danger est réel mais comme bien souvent les larges sourires des pakistanais planent sur cette étrange ambiance.

Back in Kashgar


De retour bredouille. ça l'a pas fait. On s'est fait refoulé comme des mal propre au premier contrôle et on s'est fait prié de dégager vite fait. Forcément Olivier avait fini par les menacer de traverser la rivière (qui borde le poste frontière) cette nuit. Il a sorti l'appareil photo, histoire d'immortaliser la scène. Ils ont pas trop aimé. Ils sont même allés jusqu'à nous chercher dans le village alors que nous récupérions de notre déception devant un thé. Dégainant une webcam, ils ont enregistré toute la scène où nous nous engageons à quitter cette zone interdite aux étrangers sans autorisation, tout cela enrobée d'une bonne dose d'hypocrisie chinoise. On aurait dû leur lâcher notre mail pour recevoir une copie !

Pourtant tout avait bien commencé, nous pédalions sous de bons augures. Deux heures après notre départ de Kashgar, nous rencontrons 4 cyclistes chinois en route pour la même direction : Lhassa. Il fait beau, nous avançons à grands pas, c'est plat, c'est la fête. Le passage du Kudi La (3200m) se fait en poussant un peu le vélo et à l'aide de deux camions auxquels nous nous accrochons tant bien que mal. Un bon bain de poussière. Enfin la descente puis l'hébergement providentiel moyennant finance chez Ahmet et sa famille au km 126. Le premier poste n'était plus qu'à quelques dizaines de kilomètres et nous étions en pleine confiance....

Dommage ! Pour les chinois ça passe, mais pas pour nous. Il nous manque un permis qui n'est délivré qu'avec son package (JEEP + GUIDE) = 2000€. Nous ne voulons cautionner ce système pour entrer au Tibet. Lorsque celui-ci sera libre d'accès et l'ambiance plus décontractée du gland, alors nous irons y vagabonder en toute sérénité !

De retour à Kashgar nous sommes dans le doute, la réflexion, quant à la suite de l'itinéraire. Olivier est triste, déçu. Ce n'est pas encore pour cette fois.

Après deux nuits passées ici à se reposer, le moral est revenu et l'envie de pédaler avec. Direction le Pakistan via la Karakorum highway (KKH) avec quelques variantes possibles : la vallée de Shimshal puis Skardu et plus à l'est, le 1er temple bouddhiste, juste au sud des sommets mythiques du K2; Broad peak; Gasherbrum I et II !!
Nous pensons aller jusqu'à Islamabad, y prendre le visa indien pour passer la frontière après Lahore et prendre la route du Ladakh, le petit Tibet. ça va grimper sévère mais c'est un peu la seule façon de fuir la chaleur qui arrive et surtout la mousson. Nous espérons toujours atteindre Katmandou mais cette fois en passant par le sud de l'Himalaya, route initialement prévue pour le retour. Nous devrions pouvoir nous reconnecter à Karimabad pour mettre en ligne les photos, car ici notre blog est censuré !

Changement de rythme


C'est à Osh que le départ est fixé. 48h à traverser du nord au sud la Kirgizie, avec Yann et Tolik, le pino sur le toit du 4X4.
Mercredi 12 mai 2010 nous enjambons le vélo. ça fait très mal.

Arrivés à Kashgar hier, précipités sous la douche, nous profitons du week-end pour nous remettre... Une première semaine à vélo, 8 jours exactement et un peu moins de 500 km pour rallier Kashgar (Chine) depuis Osh (Kyrgyzstan). La météo ne nous a pas épargné. En commençant par un beau soleil les premiers jours, elle s'est dégradée au fur et à mesure que nous prenions de l'altitude ... jusqu'à l'assaut final de la neige.

Nous apprécions tous les deux faire enfin partie du paysage, être à l'air libre et profiter des longs bivouacs même si pour le moment le physique est loin d'être au top. Le rythme devient plus naturel qu'en camion et nous prenons davantage de temps pour nous détendre et observer l'environnement qui nous entoure. Aucun regret quant à l'investissement du pino qui fonctionne impeccablement pour le moment. Son confort est indéniable même si sur les montées il faut parfois pousser mais ce sont aussi les jambes qui font défaut et son poids avec la remorque qui nous ralentit énormément.

Lors de l'ascension d'un col à 3700m, Olivier m'a même persuadé de sortir la voile de traction et à ma grande surprise ça a aidé. On a dû tout remballer avant la dernière côte suite à une chute lors de laquelle les fils se sont emmêler les pédales mais la sensation est définitivement grisante. A quand un prochain vent favorable et une route bien dégagée pour remettre ça ? La technique est loin d'être au point surtout pour amorcer le départ lors de vents violents. Une question reste à élucider : dois-je d'abord décoller la voile puis me mettre sur le vélo ou l'inverse ? La réponse la prochaine fois.

Transition

Les arbres disparus au Turkmenistan sortent de nouveau de terre. Un pays vert, souriant et paisible, nous voilа dejа en Ouzbekistan. Egares depuis la Turquie, nous retrouvons les touristes. Boukhara, Samarcande, Tashkent sont autant de noms qui resonnaient dans nos esprits. Un poil decus par la seconde avec ses grandes allees amenagees, nous trouvons beaucoup plus de charme а la premiere. Le passage а Tashkent pour l'obtention du visa kirgize n'est qu'une formalite.
Dejа la tete dans le guidon nous pensions vite passer la frontiere mais c'etait sans compter sur l'hospitalite Ouzbek, et une meteo des plus imprevisibles...

Depuis Tashkent nous recevons une demande d'un compagnon de route d'Olivier (Kazakhstan 2008). Presque deux ans auparavant cet autre Olivier avait fait la route en velo couche que nous nous appretons а faire en camion. Il aimerait qu'on retrouve une famille qui l'avait heberge pour leur transmettre quelques photos. En deux deux
nous imprimons photos et recolletons infos sur la situation de la maison que nous trouvons facilement. Mais point de famille а l'interieur. Nous menons l'enquete et quelques 10 km plus loin а force d'insistance nous debarquons devant une maison d'ou une jeune femme sort. Je reconnais immediatement ses boucles d'oreilles, les memes que sur la photo. C'est gagne. Nous lui montrons alors les photos et elle comprend rapidement pourquoi nous sommes lа.

48h ne suffiront pas pour honorer toutes les invitations dont nous faisons l'objet dans le village. Pour la premiere fois nous vivons avec une famille. Les moindres details nous eclairent sur tant de choses qui nous semblaient alors incomprehensibles. Aller chercher l'eau dans la rue, cuisiner au bois dans la cour, faire son pain, des gestes repetes qui font un quotidien. Celui-ci est alors completement chamboulle quand Zumrat me propose d'aller prendre la douche en ville et de faire des courses au bazar. Femmes et enfants, nous partons avec le merco а la ville а quelques kms du village. Regards ebahis de tous, hommes et femmes confondus, lorsqu'ils me decouvrent au volant, et Zumrat si fiere qui prend du galon.

Extenues apres toutes ces sollicitations, nous arrivons tant bien que mal а passer la frontiere. Tout juste entres en Kirgizie, nous nous posons sans prendre garde а la route. Nous apprendrons plus tard que le mois de mai est repute pluvieux. Le lendemain le chemin pour regagner l'axe principal est une marre de boue. Nous voilа bloques pour quelques jours en priant le soleil. 24h immobilises, n'y tenant plus, nous lacherons 20$ а un paysan peu scrupuleux qui viendra finalement nous tirer d'affaire. Nous remettons ca le jour suivant sur une piste herbeuse gonflee d'une terre plus qu'humide. C'est ce bon vieux cric hydraulique et 3 calles en bois qui vont cette fois-ci nous sauver. Verte kirgizie donc, arrosee tous les jours...

A l'heure actuelle nous sommes chez la famille Guillerm ou nous profitons de leur genereuse hospitalite pour faire la transition merco/pino. Dans quelques jours nous enjambons notre nouveau vehicule...

A poil...

Au propre comme au figuré. Plus de 300$ à lâcher pour traverser le Turkmenistan (taxe pétrolière, assurance obligatoire...) pour se retrouver en plein été.

Retour en arrière sur L'Azerbaidjan et sa capitale Baku. La ville est immense, très polluée, avec un trafic d'enfer. Elle laisse peu de place à la ballade tranquille. Seuls refuges à cette terrible agitation, la vieille ville, minuscule enclave composée de quelques rues piétonnes cernée par une enceinte, et les parcs, même si bien trop léchés apportent un coin de verdure. C'est un petit Dubaï à ce qu'il paraît...

Astreints à résidence par la douane azeri et ne pouvant embarquer qu'à partir du 21 avril (visa turkmène commençant le 22) nous profiterons de la semaine pour squatter le port et faire repos, lessive, entretien camion, montage vélo. Nous risquant le dimanche à faire notre première sortie en Pino, nous sommes vite découragés par l'interdiction de circuler dans les parcs de la ville. Au centre culturel français nous retrouverons Anne&Louis que nous pensions déjà au Kazakhstan. Hébergés chez un pote de pote dans Baku, ils profitent de côtoyer la jeunesse azeri. Ils embarqueront finalement pour Aktau le mardi et nous le lendemain. La traversée durera 17h pour moins de 500 km, de nuit, dans une couchette innommable. On s'en sort plutôt bien, certains sont restés 36h, voire plus, dans le bateau.

Et enfin nous arrivons en Asie centrale.
Premier paysage de steppe, mort de l'arbre, une bosse, c'est un chameau ou un dromadaire ?
Après l'attente à Baku, les multiples aller-retour dans les multiples bureaux pour tamponner de multiples papiers, l'embarquement, la traversée, l'arrivée à Turkmenbashy, et de nouveau 5h à la frontière pour la valse des bureaux, papiers, tampons, ces paysages de rien nous reposent.
Le visa de transit de 5 jours nous laisse juste le temps de traverser les 1200 km pour rejoindre l'Ouzbekistan par une route unique imposée aux touristes. En compensation de la taxe pétrolière versée à l'entrée du pays, le carburant ne coûte pratiquement rien, le plein du camion nous revient à 12€. Les premiers jours de chaleur nous fatiguent et les attaques virulentes de moustiques nous empêchent de sombrer dans sommeil réparateur. Et puis on s'habitue, on se trempe dès que l'on voit le moindre filet d'eau sortir de terre...

La fin de la première partie du voyage approche, la "soft", celle avec tout le confort à portée de main,un toit tous les soirs et un gros moteur pour porter de quoi boire, manger, se laver. Demain, déjà !, nos cuisses aujourd'hui blanches et flasques (enfin les miennes !) seront notre moteur. Bientôt nous retrouverons Yann et sa famille, la Kirghizie, ses lacs et ses montagnes pour troquer Sprinter contre Pino. En attendant ils nous restent L'Ouzbekistan à découvrir, Boukhara (d'où l'on écrit), Samarcande, Taschkent où nous ferons le visa kirghize. A ce qu'il parait les frontières suite aux récents événements politiques sont de nouveau ouvertes. Dernier jour du visa pour rentrer en Chine : le 4 juin, il faudra donc être sur le vélo au plus tard le 25 mai pour un départ de Osh direction Kashgar.

Ces deux mois de route nous ont permis progressivement d'approcher L'Asie centrale. En faisant les visas au fur et à mesure de notre avancé, c'est finalement l'administration des différents pays qui a rythmé le voyage. Ce choix a également forcé de belles dérives dans les villes à la recherche de plans, puis de consulats planqués, puis de belles rencontres inespérées pour nous aider...

Première invitation et premiers invités...

Avant de quitter la France nous étions dans les dernières fois et en ce moment nous vivons nos premières (enfin surtout pour moi).
Notre première donc visite d'intérieur fut en Géorgie. Juste après avoir passé la frontière et traversé Batumi, nous quittons la grande route et montons, montons, montons pour finalement nous garer de nuit entre deux maisons. Deux types sortent d'une maison, on leur explique que l'on est des touristes français, que l'on dort dans le camion, Ok pas de problème. Le lendemain matin, Manuchar (23 ans) toque au camion et nous invite à boire le thé/café. Sa grand-mère sur le perron nous accueille tout sourire avec 3 dents au milieu et des yeux pétillants...
Au milieu trône une grande table et le poêle qui chauffe avec toutes sortes de gamelles dessus, ça fait tremper du linge, ça fait mijoter...
Nous échangons quelques infos en un anglo-russe approximatif. Au cours de la discussion, nous sommes confortés dans l'idée au vu de la taille des maisons qu'au moins 3 générations vivent sous le même toit. En posant quelques questions sur la production de vin en Géorgie, Manu nous parle aussi de l'alcoolisme dans son pays en se frappant la gorge avec l'index (un signe déjà bien connu d'Olivier). Skipper 6mois de l'année sur de gros bateaux, on comprend qu'il passe ensuite 3 mois à boire et 3 mois à se remettre. Fait commun apparement, il a scratché la voiture familiale suite à une beuverie.
Finalement on quitte la maison familiale quelques heures plus tard, la grand-mère encore accrochée aux bras. La traversé de la Géorgie jusqu'à sa capitale, Tbilissi, est une des plus arborée que nous ayons faite jusqu'à présent. Peupliers, eucalyptus, bambous, noisetiers, chênes, fruitiers, vignes... et de petites jardineries partout aux bords des routes témoignent d'un respect profond des géorgiens pour la nature. L'état des routes est déplorable dès que l'on quitte LE grand axe et il faut jongler entre les trous et les vaches qui paissent en liberté aux abords des maisons.

Arrivés à Tbilissi le jeudi soir, nous sommes vendredi matin à l'ambassade Azeri. Les visas serons à récupérer le mardi suivant. Excellente nouvelle.
Du coup on se lache, on s'offre bain sulphuré et vin géorgien. Pour le week-end on décide de s'écarter un peu de la ville, direction Telavi et sa région viticole.
Nous rencontrons en route, un couple de français à moto, Anne & Louis, avec qui nous partagerons le bivouac du samedi soir. Nos premiers visiteurs, qui partis comme nous en mars se donne 6 mois pour faire l'aller-retour jusqu'en Mongolie. Au final l'escapade s'est révélée décevante, beaucoup de temps passé sur des routes en très mauvais état pour approcher quelques vignes et apercevoir de loin les montagnes du Caucase. La pluis guette et nous passerons le lundi, de retour à Tbilissi dans un café à écouter les gouttes tomber. Dommage car la ville est vraiment agréable pour se ballader, cernée de collines verdoyantes avec de beaux points de vue.

A l'heure où nous vous écrivons, nous sommes arrivés à Bakou, capitale de l'Azerbaidjan. Pays pétrolier nous le savions... mais la surprise est de taille en débarquant dans la ville plutôt luxueuse, bâtiments officiels majestueux, jardins grandioses, pelouses nickel, rues pavées... et grosse pollution. Nous sommes coincés dans le port avec d'autres voyageurs en attente de l'ouverture de notre visa Turkmène le 22 avril et donc d'un départ en bateau vers Turkmenbashy. En effet il nous a été plus ou moins imposés de laisser le camion sur le port de Bakou, dans la zone douanière alors que nous avons un visa 30 jours pour l'Azerbaidjan mais qui n'est pas applicable au véhicule. D'autres ce sont balladés sans tenir compte de cette restriction...

Premieres rencontres...

Toujours sans guide et munis d'une carte générale de la Turquie à grande échelle, nous roulons sans trop savoir où aller en Cappadoce. Un premier bivouac en altitude à côté d'une fontaine nous permet de faire le plein d'eau, une bonne toilette et le nettoyage du camion. Nous repartons vers 12h et découvrons un premier site que nous allons explorer : Ilhara. S'en suit la visite du monastère de Keslik, un bref passage à Urgup et à Uschisar. Nous arrivons en fin d'après-midi à Goreme, appés par la ville construite au centre d'un cirque de "cheminées de fées". Hyper touristique (mais pas trop quand même en avril), nous profitons des restos, cafés internet... et installons le camion en plein dans la ville. Au matin, le vaste terrain de jeu que propose les sites alentours nous appelle. Partis pour une simple ballade, nous reviendrons 3h plus tard après avoir silloné à travers le canyon du village. Diversité des reliefs, des couleurs, des roches, des matières. Une concentration de paysages étonnants et une exploitation par l'homme depuis des millénaires qui l'est tout autant.
La route qui va nous conduire ensuite à Trabzon (Côte de la mer Noire) est remarquable. Une première journée avec un ciel bleu absent de nuages. Une fois de plus les paysages de Turquie sont incroyables. Collines verdoyantes, terres flamboyantes. Les premiers espaces cultivés commencent à donner, le blé, vert chlorophylle contraste avec une terre rouge que l'on imagine généreuse même si pleine de pierres... elle se mérite. A l'heure du déjeuner nous nous arrêtons prêt d'un lac où un groupe de bergers font paitre leurs brebis. On entame alors une grande discussion sur un échange éventuel Camion<>Brebis mais rien n'y fait. Nous repartirons chacun de notre bord en leur laissant de quoi faire plus vite passer la journée : du vin de noix. Plus tard sur la route un car nous fait signe de nous arrêter, en carafe, un pneu crevé avec un chauffeur moitié manchot. En 15 min chrono, Olivier sort le cric hydraulique, la caisse à outil (merci Yves), dévisse en 2 temps 3 mouvements la roue, passe sous le bus sort la roue de secours et remet tout ça en place. Les mecs sont tous bluffés, RESPECT.
Aujourd'hui mardi 6 avril, un mois que nous sommes partis, 5000 Kms au compteur, et nous rencontrons sur le bord de la route notre premier grand voyageur à vélo : Gurkangenc, qui, parti de Samsun (Turquie) depuis 5 jours avec ses potes, se donne huit mois pour rallier le Japon afin de célébrer cette année une amitié entre les deux pays vieille de ... Ils sont 5 et bientôt il sera seul à traverser Georgie, Azerbaidjan, Ouzbekistan, Turkmenistan, Kyrghyzstan, Kazakstan, Russie, Mongolie, Chine puis Japon. Peut-être nous recroiserons nous? L'eternelle
question/promesse que se font tous les voyageurs au long cours...
Chaleureusement, dans la meme journee, nous nous sommes faits offrir, le the le matin, puis les patisseries et le parking lors de notre passage a Trabzon.