Lahoul, Spiti, Kinnaur !

Il m’aura fallu 9 jours pour passer du district du Lahoul à la Spiti vallee puis à la Sutlej Vallee et finir dans le Kinnaur et enfin Shimla, capitale de la région de l’Himachal Pradesh.
En 9 jours, c’est incroyable la diversité de paysages, de végétations, de cultures et de croyance des homes que j’ai eu l’immense Bonheur de découvrir.
Village dans la spiti
Parfois je me dis que tout le monde devrait quitter son environnement et vagabonder au travers de dame nature comme je le fais. C’est véritablement la meilleure école de la vie ! Quelle riche expérience. Dans ce monde, je dois être un privilégié, alors le peu de temps que cela dure, je profite croyez moi !
J’ai flirté une grosse journée avec la frontière Tibétaine, ou d’ailleurs, pour cette zone il m’a fallu obtenir “the inner line permis” que j’ai eu en 30 minutes à Kaza “capitale” du Spiti pour zéro roupie!
J’ai pu observer dans cette zone, une route et plusieurs pistes qui grimpent en lacet vers les crêtes des montagnes frontières. J’espère que ces enfoirés de militaires chinois postés sur ces crêtes, m’ont bien chouffès aux jumelles et qu’ils ont bien vu la cible sur mon sac a dos, Tibetan flag…  Ça devait les démanger d’apuuyer sur la gâchette de leur joujou…
Bivouac en bord de falaise, 3km avant Nako
Dans le Lahoul, la Spiti, j’étais encore haut en Altitude, dans un environnement bouddhiste et j’y ai encore fait des bivouacs extra-ordinaire. Moi qui en France, ne dors que 7h max par nuit, ici, la nuit arrive a 18h15 et de 20h a 6h30, je dors comme un bébé. Trop bon…
Seuls les éboulements, que j’entends parfois, me réveillent et je me dis que bien enveloppé comme je suis dans mon duvet (parfois sans tente, à la belle), si ça me tombe sur le coin de la gueule, mon cercueil est déjà prêt !
C’est quand même avec regret que je suis descendu d’altitude progressivement et que j’ai quitté le peuple bouddhiste. Le kinnaur est déjà a 65% hindouiste avec certes ses jolis temples tel celui de Saharan qui m’a semblé sortir d’un film samourai, mais avec son lot de touristes indiens du sud, habillés comme en plein hiver. C’est marrant d’ailleurs de voir leur regard se poser sur moi qui roule la journée en short et tee-shirt…
C’est aussi la saison des pommes (succulentes) et son lot aussi de camions pour les transporter, chargés à bloc, auxquels parfois je m’agrippe mais entre la poussière qu’ils soulèvent et leur gaz d’echappement noir (elle n’existe pas la norme euro 5 en Inde !) je ressemble très vite à une carpe sortie de l’eau depuis 5 minutes. Alors malgré le vent de face qui lui remonte toujours les vallées, pendant 3 jours, je préfère encore mettre un bandeau sur la figure et souffrir du vent mais dans une ambiance shanti ! enfin j’essaye…
Moi qui pensait qu’au fur et à mesure que j’approchais de “l’Inde” l’état des routes/pistes allait s'améliorer ! Que ne ni. Après être à 900m d’altitude un bref instant le long de la Sutlej, j’ai regrimpé à 2660m en fin d’après-midi. Une grosse journée pour me retrouver à Narkanda, village moucrave, exécrable, ou la chambre m’est annoncée à 600 roupies ! (10 euros)“vous m’avez pris pour un indien de Calcuta ou quoi ??” Je crois rêver. Je trouve cependant un dortoir à 50 roupies digne d’un goulag mais s’il n’avait pas fait nuit, j’aurai préféré monter ma tente plus loin. Dès le lendemain, à peine les yeux ouverts, je plie le duvet et m’arrache vite fait de cet endroit pour faire les 64 derniers kilo jusqu’à shimla. Mais quelle route/piste. Nos pistes forestières sont des autoroutes à côté…
Shimla (2200m), ancienne colonie britannique, ou fleurissent certes de jolies fleurs mais aussi sur “the mall” la rue principale, des boutiques comme on en trouve sur la place de l’oeuf à Montpellier.
Je n’en dirais pas plus sur Shimla, elle m’a permis d’avoir pu prendre une bonne vrai douche chaude, un bon lit et une couette digne de ce nom, de bon repas et d’une journée de repos avec de la bière en bonus…
Il me reste donc 9 jours maintenant pour rejoindre la frontière Nepalaise. Si j’y vais au plus “droit” ça devrait le faire. Alors suivant le résultat du trafic routier, peut être je remonterais dans les montagnes.
Rappelez vous ce que disait Seneque : “ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles le sont”
See you in Nepal !
Petite gargotte pause Tchai

Pour les passionnes de chiffre : "Spiti vallee" c'etait donc 9 jours, 624.5 km, soit 69.4km/jour
8371 D+ soit 930m D+/jour
9148 D- soit 1016m D-/jour
4551m d'Alt point le plus haut. (col de Kunzum la) qui sépare le Lahoul de la Spiti vallee.

2 commentaires:

  1. Salut Olivier !
    Tu n'as pas trainer dis-donc ! Ce que tu racontes sur Narkanda et la route jusqu'à Shimla confirme ce que nous ont dit d'autres cyclo, et qui nous a fait prendre la tangeant vers l'Uttarakhand après Rampur. Bon vent et a+

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  2. Salut Olivier,

    On s'est rencontré à Leh (j'ai fait la Markha avec le pompier) et depuis je raconte tes aventures (et celles de Jean-Mi) à qui veux bien l'entendre.
    Je reviens du Kinnaur également (Charang), trop beau : vallées immenses, sommets enneigés à 3,6 au pass, gents accueillants, aucun touriste !

    Bon vent.

    Sylvain

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